lundi 6 février 2012

Le bonheur du fromager


Le bonheur du fromager

Mon Fromager,
cela fait longtemps que tu accompagnes ma tristesse. Tu m’as donné des oreillers et des matelas pour pleurer. Je me suis accrochée à tes racines  démesurées pour ne pas tomber. Comme une ingrate, j’allais même me débarrasser de toi  pour l’oublier à jamais. Tu me vois ? Aujourd’hui, je suis en larmes mais des larmes de bonheur. Après trente ans , je l’ai retrouvé, mon Alexander !  Il est comme un alizé qui me donne de la fraîcheur dans une robe qui me colle à la peau car  mon émotion transpire. Il a fait ce long voyage comme un pèlerinage pour que je sois sa noix de coco qu’il voudrait décrocher pour se désaltérer. Je me rappelle encore sur la plage, nos corps s’effleuraient à peine que les feuilles des amandiers et des cocotiers retenaient leur souffle. Mes lèvres frissonnaient. Son regard insolent et plein de désir m’enveloppait avec gourmandise. Surprise par tant de hardiesse, je répondais timidement  tapie  sur le ventre comme une lionne. Ce tigre du Bengale approchait lentement et sûrement sur une proie qui l’attendait. Le plaisir était déjà là. Je le sentais comme des laves incandescentes prêtes à jaillir de ce cratère.
Un sentiment étrange, violent, inattendu et merveilleux  m'envahit toute entière. C’était quoi ?
Une secousse tellurique nous propulsa dans une étreinte compulsive. Au loin,  la montagne qui fumait déjà se libéra de son magma.   Alex J.URI @2012 Les aventures de Tendresse et de Volcan, le bonheur du fromager

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