La belle créole et le tramway
Le parfum de vanille de Joséphine
Sur le quai du tramway parisien, vous marchiez
comme une fiancée cherchant à séduire un
futur époux regardant un défilé de mode dans un kiosque à musique de la place de la
Victoire à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe.
Ces rythmes traditionnels dans la tête
faisaient chalouper vos hanches, enveloppées
d’une jupe longue en voile de soie rose
poudrée et balancer vos jambes sur des escarpins talon découvert dans le même
ton. J’étais là de l’autre côté du quai.
Je vous appelais mais vous ne m’entendiez pas. Les voyageurs à la file indienne me regardaient comme si je
venais de déclamer quelques vers d’un poème exotique. Nous venions de leur
apporter un peu de clarté dans les ténèbres de leur vie. J’apercevais votre
nuque que le soleil léchait. Dans nos esprits, vous, Joséphine vous faisiez
resurgir des paysages tropicaux et votre parfum senteur de vanille venait
taquiner nos narines. Joséphine, vous ne m’autorisez point encore à vous
appeler ma chérie mais j’en ai une
terrible envie. Que se passe-t-il en moi pour que je décide d’attendre un
signal, d’être patient avec vous, d’essayer de vous comprendre, de penser à
vous de rêver de vous et enfin de vous désirer ?
J’ai l’impression que cela fait un moment que nous faisons l’amour,
comme si votre corps et le mien se reconnaissent de manière instinctive. Tout
cela est nouveau pour moi et retourne mes sens. J’ai brusquement chaud, j’ai
soif, j’ai bien envie de boire votre eau de coco pour me désaltérer. Nos
regards se croisent à travers la vitre du tramway mais vous êtes encore dans
vos rêves.
La belle créole et le tramway by Alex J. URI
PARIS, le 6 février 2015
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