vendredi 6 février 2015

la belle créole et le tramway






La belle créole  et le tramway



Le parfum de vanille de Joséphine

Sur le quai du tramway parisien, vous marchiez comme une fiancée  cherchant à séduire un futur époux regardant un défilé de mode  dans un kiosque à musique de la place de la Victoire  à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe.
Ces rythmes traditionnels dans la tête faisaient chalouper vos hanches,  enveloppées d’une jupe longue en voile de  soie rose poudrée et balancer vos jambes sur des escarpins talon découvert dans le même ton.  J’étais là de l’autre côté du quai. Je vous appelais mais vous ne m’entendiez pas. Les voyageurs  à la file indienne me regardaient comme si je venais de déclamer quelques vers d’un poème exotique. Nous venions de leur apporter un peu de clarté dans les ténèbres de leur vie. J’apercevais votre nuque que le soleil léchait. Dans nos esprits, vous, Joséphine vous faisiez resurgir des paysages tropicaux et votre parfum senteur de vanille venait taquiner nos narines. Joséphine, vous ne m’autorisez point encore à vous appeler  ma chérie mais j’en ai une terrible envie. Que se passe-t-il en moi pour que je décide d’attendre un signal, d’être patient avec vous, d’essayer de vous comprendre, de penser à vous  de rêver de vous et enfin de vous désirer ?
J’ai l’impression que  cela fait un moment que nous faisons l’amour, comme si votre corps et le mien se reconnaissent de manière instinctive. Tout cela est nouveau pour moi et retourne mes sens. J’ai brusquement chaud, j’ai soif, j’ai bien envie de boire votre eau de coco pour me désaltérer. Nos regards se croisent à travers la vitre du tramway mais vous êtes encore dans vos rêves.

La belle créole et le tramway by Alex J. URI
PARIS, le 6 février 2015

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