Baisers créoles
Dans les Mascareignes, le ciel
bleu s’était obscurci et la mer
ballottée, au diapason de mon âme en pleurs, s’assombrissait à chaque averse
que lui crachaient les nuages en colère.
Je ressentais ma vie comme un cataclysme que le soleil des Caraïbes cherchait benoîtement à embellir.
Je venais d’envoyer à Alexander une de mes photos prise sur la plage
de mes rêves pour le réchauffer car les murs de son appartement
grelottaient dans ces cités
d’hiver rejetant la diversité.
J’étais blonde et je peux vous assurer que c’est une force d’attraction même à des
milliers de kilomètres.
Les contours de mon bodybuilding donnaient le vertige à ceux qui me voyaient au bras de mon mari par trop détaché.
Alexander lui était un esthète et serait tombé amoureux d’une princesse qui
semblait le négliger.
Si par hasard, il était en quête de bonheur fugace ma photo
serait de nature à faire monter sa
température et sa tension artérielle.
Il pleuvait des cordes et sur la véranda je
mangeais des goyaves de Chine rouges violacées appelées goyaves-fraises aux
Antilles et goyaviers à la Réunion. Il y avait quelque chose de crémeux
et au cœur de ces fruits là.
J’avais le cœur révulsé par tant d’indifférence, si peu d’amour,
d’humanité et d’harmonie car ma vie d’épouse s’effilochait. Le mauvais
temps s’était attardé sur la baie. Dans mon ciel couvert et orageux, un éclair m’illumina. J’ai
ressenti une vague de chaleur en pensant à lui. Il venait avec une éclaircie
que je n’attendais plus.
Les rêveries tropicales d’Alexander by Alex
J. URI
Paris le 24 janvier 2013
... superbe texte qui laisse entendre tant de soupirs...
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