Le mystère du caducée
Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait que pure coïncidence
"Alexander se retrouva seul à PARIS au début de l’été. Bouleversé par une morosité rampante dans sa vie, il émergeait lentement d’une longue convalescence…
C’est dans les couloirs anonymes et froids de ce bâtiment colonial qu’Alexander ressentit une chaleur humaine qui l’accompagnait, une sorte de bulle d’énergie qui s’était collée à son corps. Il pensa qu’il s’agissait de la chaleur de l’été mais les bureaux dans lesquels il avait des entretiens étaient climatisés.
C’est en passant dans une salle d’attente qu’il ressentit une chaleur plus intense et une sorte d’angoisse qui fait monter votre tension artérielle.
Alexander s’apaisa à la vue d’une jeune femme à la démarche féline, aux longs cheveux noirs et bouclés qui entra dans la salle. Elle le regarda avec des yeux en forme d’amande couleur sapotille, pinçant ses lèvres ourlées d’un rouge vigne, avec une jolie robe à carreaux de couleur taupe. Tout se passa très vite mais au ralenti la chorégraphie de cette rencontre révélait une sorte de lumière en forme de caducée. On avait l’impression d’avoir deux serpents qui s’enroulaient autour d’un bâton pour se regarder face à face. C’était comme si deux êtres humains venaient d’ailleurs. Ils s’étaient en réalité salués physiquement mais par la suite, ils avaient formé un autre binôme invisible.
Anjika semblait moins consciente qu’Alexander de l’arrimage de leurs âmes à ce caducée. Elle poursuivit ses entretiens avec d’autres personnes mais Alexander avait ressenti une dimension nouvelle de son être, sans pour autant pouvoir la définir. Il eut la sensation d’être léger comme une plume. Il entendit au fond de lui une voix : « celui qui perd un amour venu du ciel se refuse l’amour de Dieu ».
Anjika ne savait pas encore qu’elle était en train de s’introduire dans une vie passée interrompue par une mort brutale en présence de son amoureux, la réplique d’Alexander. Des éléments de cette vie avaient refait surface pour lui permettre de faire la jonction avec ce qui se préparait dès l’arrivée d’Alexander dans sa vie. Les acteurs étaient différents mais l’appétit du pouvoir et les jalousies qui en résultaient, les filiations complexes et douteuses des uns et des autres plantaient à peu près le même décor. Les querelles autour de sa paternité, à l’origine de son assassinat dans sa première existence semblaient encore émailler sa vie de jeune femme d’affaires. Les suspicions sur ses ascendants dans la communauté indienne mais aussi ses liens avec la minorité blanche pour la conquête d’un pouvoir régional et tribal alimentaient une forme d’hostilité comme dans la plantation de sa précédente vie.
Alexander pouvait relire la puce intégrée dans son corps et devait progressivement transmettre des informations à Anjika pour la prévenir et, si nécessaire, organiser sa protection car elle était en danger. Anjika avait la tête dans les étoiles, trop imbue de sa personne et oubliant la fragilité d’une ascension sociale programmée pour servir des intérêts de rapaces de la mondialisation."
Extrait de les rêveries tropicales d’Alexander by Alex J. URI
Paris le 12 janvier 2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire