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Mon plus bel été indien
Par un matin d’automne,
je voyais votre image dans ses feuilles qui tapissaient la pelouse de
l’hôpital. Tout en marchant, je
m’amusais à faire un fondu enchaîné avec les autres souvenirs que j’avais de
vous. J’admirais l’arbre qui perdait ses feuilles en catimini et qui devait bien pleurer de se sentir
dénudé tout en décorant le sol d’une
saison jouissant de la débauche de ses couleurs.
Avec le soleil coquin et un
tantinet provocateur, j’avais l’impression d’être séduit par l’été indien avant
l’hiver. Comme mes amis indiens d’Amérique, la nature
m’indiquait ainsi le moment de chercher
le bois et la tente qui me chaufferaient
quand la terre subirait le froid et que tout germerait sous les feuilles, devenues nourricières d’un
utérus prometteur du printemps
J’étais comme un
fœtus bercé dans votre ventre et ressentant les chaleurs de vos envies de
femme enceinte. J’ai encore bien inscrit dans mes cellules le désir impétueux
de ma mère de manger des vivaneaux, ces
poissons rouges tropicaux, synonymes, dans nos menus, de plaisir, de joie et de richesse.
Alors j’ai ressenti le cordon ombilical, invisible et extensible,
qui me reliait à vous. Je cherchai à vous voir, à vous revoir, à rire avec
vous, à surveiller le moindre petit coin de votre chair qui me donnerait du
stress et réveillerait un appétit de fin
gourmet.
Nos esprits cohabitent déjà nuit et jour et jouent à cache
cache. Ils ondulent.
Je suis venu vous rendre visite pour ne plus repartir sans
vous. C’est un cadeau du Père Noël que
vous pouvez toujours refuser. Je vous conseille de l’ouvrir et d’y goûter…il y
aura des réjouissances à la carte, des fêtes à géométrie variable, de l’amour
en pleine transition énergétique et surtout, du bonheur à développement durable.
Extrait de Princesse « S » by Alex J. URI
Paris le 19 novembre 2014
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