lundi 3 novembre 2014

Murmures de l'infini











    

Murmures de l’infini



« Il y avait  bien longtemps que j’entendais vos prières. Elles arrivaient de loin  comme des murmures de l’infini, sortant des ténèbres, des brouillards et des  brumes.

Quand le sommeil m’emportait, mon âme  allait dans de grands  espaces  pour se mettre à l’écoute de  ces messages  venant de la galaxie.
Apparaissaient alors dans le ciel les grains d’un gigantesque chapelet  qui avançait  à mesure qu’une main l’égrenait. Les nuages  s’illuminaient  pour se transformer  en une sorte de vapeur brumeuse  avec une lumière diffuse.

Me voila téléporté et retrouvant mon âme, j’avais dans mes bras un enfant qui n’était pas le mien  mais mon sang coulait dans les veines de cette créature qui venait d’arriver d   ans ce monde .
Il tenait dans la main droite un parchemin, un message de l’au-delà là où il avait été conçu. Dans ces lieux mystérieux, nous n’avions aucun secret de ce qui faisait la vie, ni de ce qui donnait le souffle  mais nous étions absolument sûrs que l’Esprit émergeait de nulle part.

Le chérubin semblait servir de réponse de la Providence à mes multiples invocations dans des églises, des temples, des synagogues et des mosquées.
Ses yeux étaient  encore fermés à la lumière mais en entendant ma voix, il commença à chercher mon regard. Je fis un signe sur son front et l’accueillit avec une oraison.  Il  avait l’air de sortir d’un tunnel  grâce à mes paroles qui le guidaient. Il donnait l’impression d’avoir  en lui mon registre vocal ainsi que le contenu de mon message. Il réagissait en fait à chaque phrase que je lui instillais  doucement, passionnément et avec la foi d’un moine entre le ciel et la terre.
Des fleurs sortirent de sa bouche du nourrisson et  nous fumes au beau milieu d’un champ  de lilas mauves comme le bouquet que m’avait donné  ma  grand-mère, Man  Nor dans ce rêve où nous étions en couple.
Un vent  se  leva et créa un tourbillon, le parchemin  s’ouvrit et laissa échapper un grand  et beau papillon qui se mit à tourner  avec le  nouveau né ou  au dessus de ma tête.
Je finis par en avoir le vertige et quand  je retrouvai mon équilibre, ce fut  dans  un paradis qui venait de se métisser dans le secret. L’enfant avait disparu mais Princesse , hébétée,  avec vos cheveux sauvages, vous étiez dans mes bras , me couvrant de baisers exotiques et de louanges pour l’éternité. »
Extraits  de Princesse « S » by Alex J. URI 

Paris, november 2, 2014

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