La peau d’ébène
Alexander était devenu
comme un de ces animaux à qui il ne manquait que la parole pour exprimer, avec
des gestes émouvants, à Anjika un amour qui avait le secret du fœtus. C’était
un amour qui avait déjà un prolongement utérin, alors même qu’une étreinte de
leurs corps ne résultait que de ses fantasmes ailés et enrichis au fil des
jours.
L’esprit d’Alexander
n’avait aucun mal à habiller l’âme d’Anjika de corps élégants d’indiennes qui
avaient fleuri dans son
environnement géographique et familial. Ces jolies jeunes filles coolies
emprisonnaient son cou de leurs nattes pour l’embrasser derrière le manguier.
Le désir d’avoir dans ses bras Anjika devenait envahissant, parce que la
distance qui les séparait, rendait toute effusion chimérique. Alors, doté d’une
imagination féconde, Il la représentait comme il la voulait pour faire naître
en lui une sensation qui l’enivrait.
Sa peau avait besoin d’être nourrie et apaisée par les caresses des
mains énergiques et douces mais aussi par les baisers exotiques au goût de
mangue et de banane d’Anjika.
Madame la Déléguée, un tantinet prétentieuse se prenait pour la fille
d’un maharajah, alors que sa famille, comme tout le monde, avait fait partie
des anciens engagés d’Asie ou d’Inde souvent maltraités sur les plantations de
canne à sucre. Les temps avaient changé, les hommes…et les femmes aussi.
Aujourd’hui, Madame se rendait presqu’inaccessible aux hommes qui lui
rappelaient sa peau d’ébène. Elle avait donc épousé un blanc du continent,
prenant soin d’éviter le blanc créole au passé colonial, à ses yeux, beaucoup
trop lourd et embarrassant.
L’espoir de se sentir enlacé par sa princesse du Bengale obligeait Alexander à embellir un personnage qui lui inspirait parfois du dégoût, lui si fier de ses origines afro-indiennes.
L’attitude d’Anjika lui provoquait parfois des aigreurs d’estomac car elle s’arrangeait pour le garder à distance. Elle multipliait les prétextes pour ne pas le voir sans jamais rien dire et sans jamais répondre à ses messages pourtant courtois. Elle se refusait d’être humaine pour mieux ressembler à l’ancien colon et rejeter d’éventuelles sollicitations amoureuses d’Alexander.
L’espoir de se sentir enlacé par sa princesse du Bengale obligeait Alexander à embellir un personnage qui lui inspirait parfois du dégoût, lui si fier de ses origines afro-indiennes.
L’attitude d’Anjika lui provoquait parfois des aigreurs d’estomac car elle s’arrangeait pour le garder à distance. Elle multipliait les prétextes pour ne pas le voir sans jamais rien dire et sans jamais répondre à ses messages pourtant courtois. Elle se refusait d’être humaine pour mieux ressembler à l’ancien colon et rejeter d’éventuelles sollicitations amoureuses d’Alexander.
Puisqu’ il ne pouvait pas y accéder, Alexander voulait la conquérir
comme dans la jungle. Elle avait fait renaître en lui des réflexes de chasseur
ainsi que ceux d’une bête affamée qui rôdait aux alentours en attendant sa
proie.
Avec des mots qui se bousculaient dans sa tête, il avait des particules
qui bombardaient sa carapace. Alors, Alexander se transformait et voulait être
le siège d’une résurgence sortie d’une montagne qui ne se dévoilait pas.
Les rêveries tropicales d’Alexander by Alex J. URI
Paris le 12 février 2014
Paris le 12 février 2014
"Toute ressemblance avec des personnes ou situations existantes ou
ayant existé ne saurait être que fortuite. »
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