Le bonheur en cartes postales
« Je venais d’une île où le bonheur ne s’affichait que sur les cartes postales. Les marchands de rêves séduisaient avec un slogan touristique « sea , sex and sun » mer, sex et soleil. Le sida étant arrivé avec la vague des visiteurs, mon île était aussi devenue un lieu de sépulture…
…On nous disait que c’était un pays des Dieux car les plantes pour guérir toutes les maladies existaient un peu partout. Alors, j’avais commencé à prendre mes rêves pour des réalités. J’avais à peine 22ans et je venais de la campagne. J’avais un frère d’une dizaine d’années. Mon père et ma mère faisaient de l’artisanat, des objets de vannerie que nous vendions aux touristes, sur la place de l’église. Je fréquentais la mission religieuse. Je m’imaginais pouvoir ainsi me défendre contre les ennemis de mon âme et de mon corps.
Après avoir lu l’évangile selon Saint Mathieu, je pensais être galvanisée pour aller porter la parole. Le Christ avait dit :« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (28:19-20). Ma parole, elle s’était arrêtée à un cyber café.
Dans une de ses machines, un homme dans la cinquantaine m’avait traité comme une princesse. Il semblait avoir de l’argent. Je me voyais déjà quittant cette colonie. Un jour, il me demanda de me découvrir un peu la poitrine, pour voir mes seins. Les miens, semble-t-il, avaient de quoi faire perdre la raison à un moine. J’avais l’impression de me trouver face à un porc qui se léchait les babines. J’ai compris dès lors que, comme pour les marchandises, il cherchait de la viande pour le prix et non pour la qualité. »
Extrait de la princesse de l’île aux letchis by Alex J. URI
Paris le 24 juin 2014
Après avoir lu l’évangile selon Saint Mathieu, je pensais être galvanisée pour aller porter la parole. Le Christ avait dit :« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (28:19-20). Ma parole, elle s’était arrêtée à un cyber café.
Dans une de ses machines, un homme dans la cinquantaine m’avait traité comme une princesse. Il semblait avoir de l’argent. Je me voyais déjà quittant cette colonie. Un jour, il me demanda de me découvrir un peu la poitrine, pour voir mes seins. Les miens, semble-t-il, avaient de quoi faire perdre la raison à un moine. J’avais l’impression de me trouver face à un porc qui se léchait les babines. J’ai compris dès lors que, comme pour les marchandises, il cherchait de la viande pour le prix et non pour la qualité. »
Extrait de la princesse de l’île aux letchis by Alex J. URI
Paris le 24 juin 2014
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