LES COOLIES DE LA PLANTATION
« Toute ressemblance avec des personnages existants
ou ayant existé ne serait que pure coïncidence »
Anjika évoluait dans une atmosphère de lutte des
classes perturbée par les confettis de l’empire. C’était l’époque ou les «
coolies » commençaient à avoir des professions libérales et à s’emparer des
parcelles de pouvoir dans cette île très éloignée de l’Europe. La société
créole avait glissé vers une forme d’apartheid d’apparence bon enfant mais
profondément pervers.
A l’époque du père biologique d’Anjika, il n’y avait
que des magistrats représentant le colonisateur et les chefs des administrations
importantes venaient eux aussi de la métropole…
L’économie de plantation, gardant des mains
serviles, avait connu un certain essor, en entretenant frustrations et
injustices et parfois en cachant des cadavres. Cependant elle avait aussi
nourri les ambitions, les mouvements, les revendications et les révoltes pour
une société plus juste et plus éduquée sous les tropiques.
Anjika fut le produit de tout cela et surtout d’une
relation illégitime d’un homme flamboyant d’origine indienne et d'une blanche
créole. Bien évidemment, le scandale fut étouffé car la mère et l’enfant furent
expédiés dans un couvent en métropole. Les années passèrent et avec la
libération des mœurs et les mouvements d’indépendance tous azimuts, elles
retrouvèrent leur société néocoloniale et ensoleillée, avec une diversité de
visages et couleurs de peau témoignant de contacts durables de civilisation
autour les plantations…
Anjika, jolie indienne au parler parisien mais avec
une peau d’ébène cherchait à devenir un tissu harmonieux de toutes ses
contradictions Elle subissait la pression familiale pour faire le bon choix de
l’époux, celui qui, par magie, ferait enlever les poux dans la tête avant qu’on
ne les vît sur ses cheveux et sa peau noires. C’est ce qu’on appelait le régime
de la « peau échappée ».
Au temps de l’esclavage et de la colonisation, plus
un enfant avait la peau claire, plus il avait des chances de réussir dans une
société infectée par la discrimination contre les minorités à la peau foncée.
C’était une règle non écrite mais dont les résultats étaient visibles et
tangibles au quotidien. On finissait par avoir une société sous développée et
sous les tropiques qui avait besoin autant de psychiatres que d’économistes
pour son développement sain et durable…
Extraits les rêveries tropicales d’Alexander by Alex
J. URI
Paris le 14 décembre 2013
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