mardi 7 octobre 2014

Les coolies de la plantation




























LES COOLIES DE LA PLANTATION

« Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait que pure coïncidence »


Anjika évoluait dans une atmosphère de lutte des classes perturbée par les confettis de l’empire. C’était l’époque ou les « coolies » commençaient à avoir des professions libérales et à s’emparer des parcelles de pouvoir dans cette île très éloignée de l’Europe. La société créole avait glissé vers une forme d’apartheid d’apparence bon enfant mais profondément pervers.

A l’époque du père biologique d’Anjika, il n’y avait que des magistrats représentant le colonisateur et les chefs des administrations importantes venaient eux aussi de la métropole…
L’économie de plantation, gardant des mains serviles, avait connu un certain essor, en entretenant frustrations et injustices et parfois en cachant des cadavres. Cependant elle avait aussi nourri les ambitions, les mouvements, les revendications et les révoltes pour une société plus juste et plus éduquée sous les tropiques.

Anjika fut le produit de tout cela et surtout d’une relation illégitime d’un homme flamboyant d’origine indienne et d'une blanche créole. Bien évidemment, le scandale fut étouffé car la mère et l’enfant furent expédiés dans un couvent en métropole. Les années passèrent et avec la libération des mœurs et les mouvements d’indépendance tous azimuts, elles retrouvèrent leur société néocoloniale et ensoleillée, avec une diversité de visages et couleurs de peau témoignant de contacts durables de civilisation autour les plantations…

Anjika, jolie indienne au parler parisien mais avec une peau d’ébène cherchait à devenir un tissu harmonieux de toutes ses contradictions Elle subissait la pression familiale pour faire le bon choix de l’époux, celui qui, par magie, ferait enlever les poux dans la tête avant qu’on ne les vît sur ses cheveux et sa peau noires. C’est ce qu’on appelait le régime de la « peau échappée ».

Au temps de l’esclavage et de la colonisation, plus un enfant avait la peau claire, plus il avait des chances de réussir dans une société infectée par la discrimination contre les minorités à la peau foncée. C’était une règle non écrite mais dont les résultats étaient visibles et tangibles au quotidien. On finissait par avoir une société sous développée et sous les tropiques qui avait besoin autant de psychiatres que d’économistes pour son développement sain et durable…

Extraits les rêveries tropicales d’Alexander by Alex J. URI

Paris le 14 décembre 2013

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