mercredi 27 avril 2011

Blanche Créole




J’essuie à peine mes larmes
Quand je sais à distance que tu pleures
Et qu’ils ont bouleversé tes humeurs.
C’est douloureux quand on a déposé les armes.


Toi, ma blanche créole, élevée dans une enclave
Sur la plantation, tu ressembles à Joséphine de Beauharnais
La femme de Bonaparte qui n’aimait pas les noirs sans harnais.
Te voilà aux mains d’un descendant d’esclaves.

Or, les blessures de l’histoire ont résisté au temps
Même si le code noir n’existe plus depuis longtemps.
Ton bonheur en noir et blanc tremble aux clameurs de la foule

Les mémoires sont encore criblées de haines et de peines
Difficile de vivre ensemble quand tous ils vous refoulent.
Car comme toi, ils demandent une nouvelle condition humaine
Alex J. URI    Paris  24 avril 2011

mardi 5 avril 2011

Les chiens jacassent


 Les chiens jacassent

Que les chiens qui aboient chaque fois que je passe,

Se contentent de baver car,  leurs maîtres, je les regarde en face.

Moi-même, je me transforme  en gros chien puissant grâce à ceux qui trépassent

C’est là mon impertinence pour que tu fasses pénitence.

Je ne suis plus une caravane d’esclaves en fuite

Après  lesquels, il faut lâcher les chiens.

Comment alors comment me protéger  les fesses contre des dents voraces ?

C’est révolu le temps où tu me faisais courir.

A la télévision, tous les jours, ils meurent  pour se libérer.

On les enterre pour l’égalité.

On les pleure pour la fraternité.

Mourir  pour la liberté.

Mourir de désarroi.

Mourir de désespoir.

Mourir sans argent.

Mourir de douleur

Mais mourir de bonheur

Et croyez-le, de bonne humeur

Car là haut au paradis,

C’est du moins ce  qu’ont dit,

On mange et on boit comme on veut.

Si on l’on en croit Adam et Eve,

Tout se passe sans chemise et sans pantalon,

De go-go girls on en a point besoin

Car tout est là à portée de main.

Avec ton compte en banque qui enfle, tu ne veux plus que je respire.

Tu es bien décidé à faire la politique du pire.

Tu es si actif que ton nuage est aujourd’hui devenu radioactif.

Morts de faims ou de violences, nous gonflons  le ventre du désert 

Et nous pourrissons dans les charniers à ciel ouvert.

Je préfère encore l’enfer vert

Mais je sais que tu veux en  faire  une centrale nucléaire.

Tu   nous prépares ainsi  le concours du monstre  le plus beau

Les temps changent mais demeure  ton esthétique horrible.

Des monstres, il y en beaucoup et ils meurent même dans leur lit 

C’est comme les salauds, on leur donne même la légion d’honneur

Parce ce qu’ici bas, nous semblons  perdre le sens de la laideur.

Pour l’instant, ne vous en déplaise, je vous parle

De ce grand nègre que je n’ai vu qu’une fois,

Il connaissait la césure mais il a pris le repos éternel

C’était un magicien des mots et de  la négritude.

A genoux, Maître ! Tu vas dire avec moi le de Profundis,

Pour que les vers d’Aimé et que  la vie de Césaire soient éternels.

Tu vas leur dire, à tes chiens qui jacassent,

que ce n’est que notre  cercueil qui passe.

Je ris à gorge déployée  parce que nous sommes devenus immortels

Or, pour toi, un tsunami arrive …Et tu ne le sais pas.

Alex J. URI
Paris 5 avril 2011


  


lundi 4 avril 2011

NEGRITUDES


 NEGRITUDES

Vies  de négritudes
Sur des   terres  sans méridien
Pleines  de souffrances  d’Amérindiens
Sous toutes les latitudes


Vies de solitudes
Vies de pourboire sans espoir
Vies de chômage et de désespoir
Selon les longitudes

Vie de négritudes
Vies d’incertitudes
Vies de Vierge et de Christ  noirs


Vies de débat et de combat sans impact
Vies  de black  power en peignoir
Mais, Ô Dieu,   de power sans blacks

Alex J. URI

Paris,  05 Avril 2011