lundi 16 janvier 2017

L'amour sans boussole







L'amour sans boussole





"Alexander,
Quand mon regard démuni se pose sur mes certitudes qui se lézardent, je suis comme dans un bateau ivre, sans boussole, perdue dans la nuit de mes sentiments, déchirée, morcelée par cet amour qui me dévore et que je ne parviens pas à maîtriser.
Cet amour qui me démolit en cultivant, en augmentant mes angoisses, mais aussi qui me crée tant de bonheur! Cet amour qui fait resurgir mes forces les plus enfouies et qui me révèle à moi même! Peut être que ce temps de tempête augure d'un autre temps: celui de l'apaisement, car il arrivera forcément un temps où je saurai être heureuse et ainsi, je pourrai enfin vous offrir ce bonheur.
Pour l’instant une émotion m’envahit. C’est un moment de trouble qui parcourt mon corps affamé et cœur assoiffé. Je m’abrite derrière mon agenda chargé, mon travail pour ne pas vous accorder du temps. Je sais qu’il faudra vous peu de temps pour m’emprisonner dans votre bonheur gourmand difficile à apprivoiser. Alexander, vous me transmettez une ivresse qui me fait perdre le nord.
Votre bien-aimée Teresa,"
Alexander et Teresa by Alex J. URI
Paris 16 février 2013/16 janvier 2017



dimanche 15 janvier 2017

A quelques encablures du bonheur, les rêveries tropicales d'Alexander





à quelques encablures du bonheur 








« Ils avaient retrouvé mon corps gorgé d’eau sur une plage de l’île de Malte devenue notre cimetière à ciel ouvert. Il y en avait d’autres qui jonchaient le sable blanc comme des cétacés ayant perdu le nord. Quelques mouches hébétées sautillaient sur nos dépouilles.
Nous avions cherché la liberté car l’indépendance nous avait trahis. Nous rêvions de la société de consommation parce qu’elle nous faisait croire que la misère n’était pas éternelle.
Comment imaginer que nous faisions notre dernier voyage. Comment imaginer que le passeur avait le sourire du croque-mort ? Comment refuser notre droit au miracle ?


Pourtant, c’était notre dernier voyage dans ce cercueil flottant. Nous avons vu au loin danser la mondialisation et dans la nuit les flots ont commencé à nous engloutir, puis, avec générosité, nous laisser remonter à la surface en étouffant nos cris. J’ai alors compris que tout cela n’était qu’un mirage. Je voyais des lumières puis des étoiles comme si j’arrivais à quelques encablures du bonheur.


En fait, j’étais déjà aspiré par un autre monde où la couleur d’une personne, sa religion et son portefeuille n’avaient plus d’importance. Cette fois, je pouvais me promener dans le monde entier devenu sans frontières, sans racisme, sans privilèges, sans prétention, sans odeur, et surtout sans argent mais toujours à la recherche de cet amour terrestre qui fait de nous des astres scintillant dans la galaxie.
Libérés de notre enfer migratoire, nous attendions la magie de la résurrection au paradis. »


Les rêveries tropicales d’Alexander by Alex J. URI
Paris le 25 septembre 2014



samedi 14 janvier 2017

Le mystère du caducée, les rêveries tropicales d'Alexander


Le mystère du caducée








Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait que pure coïncidence
"Alexander se retrouva seul à PARIS au début de l’été. Bouleversé par une morosité rampante dans sa vie, il émergeait lentement d’une longue convalescence…
C’est dans les couloirs anonymes et froids de ce bâtiment colonial qu’Alexander ressentit une chaleur humaine qui l’accompagnait, une sorte de bulle d’énergie qui s’était collée à son corps. Il pensa qu’il s’agissait de la chaleur de l’été mais les bureaux dans lesquels il avait des entretiens étaient climatisés. 
C’est en passant dans une salle d’attente qu’il ressentit une chaleur plus intense et une sorte d’angoisse qui fait monter votre tension artérielle.
Alexander s’apaisa à la vue d’une jeune femme à la démarche féline, aux longs cheveux noirs et bouclés qui entra dans la salle. Elle le regarda avec des yeux en forme d’amande couleur sapotille, pinçant ses lèvres ourlées d’un rouge vigne, avec une jolie robe à carreaux de couleur taupe. Tout se passa très vite mais au ralenti la chorégraphie de cette rencontre révélait une sorte de lumière en forme de caducée. On avait l’impression d’avoir deux serpents qui s’enroulaient autour d’un bâton pour se regarder face à face. C’était comme si deux êtres humains venaient d’ailleurs. Ils s’étaient en réalité salués physiquement mais par la suite, ils avaient formé un autre binôme invisible.
Anjika semblait moins consciente qu’Alexander de l’arrimage de leurs âmes à ce caducée. Elle poursuivit ses entretiens avec d’autres personnes mais Alexander avait ressenti une dimension nouvelle de son être, sans pour autant pouvoir la définir. Il eut la sensation d’être léger comme une plume. Il entendit au fond de lui une voix : « celui qui perd un amour venu du ciel se refuse l’amour de Dieu ».

Anjika ne savait pas encore qu’elle était en train de s’introduire dans une vie passée interrompue par une mort brutale en présence de son amoureux, la réplique d’Alexander. Des éléments de cette vie avaient refait surface pour lui permettre de faire la jonction avec ce qui se préparait dès l’arrivée d’Alexander dans sa vie. Les acteurs étaient différents mais l’appétit du pouvoir et les jalousies qui en résultaient, les filiations complexes et douteuses des uns et des autres plantaient à peu près le même décor. Les querelles autour de sa paternité, à l’origine de son assassinat dans sa première existence semblaient encore émailler sa vie de jeune femme d’affaires. Les suspicions sur ses ascendants dans la communauté indienne mais aussi ses liens avec la minorité blanche pour la conquête d’un pouvoir régional et tribal alimentaient une forme d’hostilité comme dans la plantation de sa précédente vie.
Alexander pouvait relire la puce intégrée dans son corps et devait progressivement transmettre des informations à Anjika pour la prévenir et, si nécessaire, organiser sa protection car elle était en danger. Anjika avait la tête dans les étoiles, trop imbue de sa personne et oubliant la fragilité d’une ascension sociale programmée pour servir des intérêts de rapaces de la mondialisation."

Extrait de les rêveries tropicales d’Alexander by Alex J. URI
Paris le 12 janvier 2014



jeudi 12 janvier 2017

Le chien de berger et la princesse dans le royaume des archipels





Le chien de berger et la princesse



Alex J. URI


Le chien de berger et la princesse


“Dans le royaume des archipels, l’histoire amoureuse d’une bergère, arrière petite-fille illégitime d’un maharajah et d’un prince se répandit comme un tsunami. En effet, Les fonds abyssaux et les cieux en furent si émus qu’ils provoquèrent des tempêtes là où s’éparpillaient des îles et des archipels aux quatre coins du monde.
Une jolie bergère fut séduite par un berger qu’elle rencontra dans les hauts plateaux d’un volcan produisant de bruyantes et spectaculaires éruptions. Elle ressentait à la fois de la crainte et du plaisir face à ce tigre de la savane. Il a avait beau adoucir son regard, il ne pouvait cacher en lui l’oiseau de proie qui déployait ses ailes. Elle eut l’impression fugace que l’aigle lui avait déjà arraché le cœur de la poitrine. C’était un métis issu de peuples amérindiens et descendant de pharaons d’Afrique. Il connaissait une langue que comprenaient les brebis ; il possédait le secret d’une civilisation avec des dynasties encore énigmatiques qui lui donnaient de l’assurance et de l’élégance et parfois une surprenante extralucidité.
La bergère apprit que des voiliers venus de loin avaient accosté au port de l’ile avec des hommes et des femmes qui avaient dans leurs valises une nouvelle civilisation. Elle se mit à caresser le rêve de devenir princesse et le berger qui l’adorait voulut tout faire pour la rendre heureuse. Il monta jusqu’au sommet du volcan car il avait pour elle un amour qui traversait les nuages et sa foi pouvait servir de repose-pied à la Providence.
Dans une cour impériale, la bergère, devint princesse laissant les brebis médusés par ce coup de baguette magique. Elle était désormais loin de l’horizon du berger qui pouvait l’aider à traire les bêtes et à faire son fromage.
Ce berger qu’elle avait négligé était comme un « patou » , un grand chien de montagne élevé comme un mouton. C’était en réalité un redoutable défenseur du troupeau contre les attaques des loups et des ours. Or elle évoluait dans un royaume des hyènes, des ours, des scorpions, des serpents là où l’humanité s’infectait, là où la plus belle fille au monde pouvait devenir le masque séduisant d’un monstre.
Elle n’était plus dans la montagne où le chien de berger pouvait la défendre en dévalant la pente pour faire fuir les prédateurs
Elle se retrouvait dans la fosse aux lions sans son Daniel qui, pourtant, avait prié et supplié son Dieu pour elle et sans rien attendre. Or, elle était même devenue sourde aux éventuelles supplications pour la sauver, avant que la fosse ne fût fermée par une pierre
En vérité, elle avait obtenu le pouvoir dont elle avait toujours rêvé, la notoriété planétaire qui l’aveuglait.
…Il parait que les volcans disent les colères de la terre et que celui qui, comme le berger, descend de la montagne, ressemble à Moïse revenant du Mont Sinaï … »
Paris les 25 sept au 9 octobre 2016/2 janvier 2017
Extrait de Le royaume des archipels by Alex J. URI
















Un silence qui danse






Un silence qui danse





Terre-de-Haut, les Saintes, Guadeloupe



" Vous  êtes en floraison depuis un moment. Je voudrais toucher ces feuilles qui vous enflamment le soir au coucher du soleil. Vos tiges que je coupe sont pleines de jus qui me désaltère et de sucre que mes lèvres adorent. Je me berce dans votre plantation…»  

« Je vais vous attraper au fil des mots, dès que vos maux s’apaisent et que le désir s’installe au fond de votre forêt et  dans le magma de votre âme.

Je voudrais avec vous faire une croisière, sortir de la galère, quitter la plage de vos rêves devenue rivage de cauchemar

Je voudrais aller sous d’autres cieux avec un camaïeu de bleus, plonger avec vous dans des eaux d’émeraude.

Dans vos moments de solitude, j’entends votre silence qui danse avec le mien. Je ne  dors plus depuis que  votre  âme laisse sa porte entrouverte  et que  je brûle d’envie d’aller voir ce qui s’y passe.»

Extrait de Les rêveries tropicales d’Alexander by Alex J. URI
Paris le 16 septembre 2015
(26 ans après le passage de l'ouragan Hugo  en Guadeloupe)



"Que le soleil se lève ou qu'il se couche"


« Que le soleil se lève ou qu'il se couche »



Allée Dumanoir - Capesterre Belle-Eau - Guadeloupe photo :Alex J. URI 





"Que le soleil se lève ou qu'il se couche, Il y a en moi un désir qui vous appartient.

Vous me l’avez injecté par vos pensées possessives, vous l’avez entretenu par vos prières au Tout-Puissant, vous m’avez irradié par les yeux de votre esprit.
 Vous avez colonisé mes cellules, vous m’avez hypnotisé par les paupières de votre âme, vous m’avez séduit par vos baisers au parfum de mangue et enfin, par le don inattendu de votre corps qui, lui, m’ensorcelle à distance.
Ce désir-là qui me brûle, je le traîne de jour comme de nuit pour qu'à votre tour, il vous enchaîne sans que jamais vous puissiez vous en défaire "
Paris, le Vendredi 22 mars 2013/18 avril 2016.
Extrait de Alexander & Teresa (2) by Alex J. URI











La légende de Popo, solidarités du nouveau monde, éditions Fortuna


La légende de Popo
Solidarités du nouveau monde 
éditions Fortuna




Alex J. URI 



The Birth of a Nation, le premier long métrage de l’acteur et réalisateur  par Nate Parker vous fait vivre une révolte d’esclave sur nos écrans comme si vous y étiez. C’est un travail sur la mémoire de l’esclavage  qui arrive en même temps qu’un roman dans un  registre différent écrit par le journaliste guadeloupéen Alex J. URI, rédacteur en chef à France Télévisions
La légende de Popo aux éditions Fortuna actuellement en librairie vous donne la sensation d’être en immersion en Guadeloupe et en outre-mer après l’abolition de l’esclavage. La mise en scène  permet d’entrer dans le quotidien d’un petit-fils d’esclave, proposant la démocratie à sa manière. Ce roman illustre des facettes méconnues de l’interaction et de la cohabitation des colons et des colonisés, à la fois victimes de la période esclavagiste et bâtisseurs d’un nouveau monde.
Dans l’avant-propos, Jean Crusol auteur de "Les ïles à Sucre: de la Colonisation à la Mondialisation" ( Ed les Perséïdes" Paris 2015) évoque l’émergence d’une « synthèse de plusieurs cultures, où les cultures européennes se mêlent à celles africaine, amérindienne, indienne et orientale. Dans ce contexte où des forces sociales nouvelles dynamisées par la liberté, cherchent à conquérir leur place, la violence issue du système esclavagiste, les croyances et religions des sociétés non occidentales sont encore présentes, alors que l'ex-société esclavagiste produit de nouvelles relations humaines, de nouvelles solidarités, de nouvelles manières de penser et d'agir, de nouvelles connaissances techniques, autant de facteurs qui portent les germes d'une culture en devenir. »
« C'est dans ce contexte, souligne le professeur émérite en sciences économiques  et ex-député européen de la Martinique, que naissent et évoluent les personnages tels que Paulinius, Emile, Félicie... si authentiques, si attachants, si proches...narrés avec un rare talent de conteur créole par Alex Uri! »
Dans la préface écrite en octobre 2015, George Pau-Langevin, alors  ministre des Outre-mer   met l’accent sur ce scénario émouvant :
 « Il est des désirs que rien ne saurait contraindre, il est des passions que rien ne peut éteindre (…) celle de dire des histoires, qu’elles soient vraies ou imaginées semblent pour Alex Uri d’une absolue nécessité. Alex Uri est un conteur. Il crée la surprise, mais on ne s’attend pas à le trouver là, derrière ces destins imaginés, derrière cette légende, à travers Paulinius dit Popo, petit-fils d’esclave, ses dires et ses actes »









"Neuf mois plus tôt, c’est là qu’elle avait cédé aux avances d’Emile, un beau nègre, musclé, grand et mince qu’Elisabeth, la sœur du propriétaire, regardait avec concupiscence. Après le travail, ils avaient pris le temps de cueillir, d’éplucher et de savourer un fruit bien mûr qui venait de tomber. Plus tard, au souffle doux de la nuit, ils s’étaient dévorés corps et âme, tout scintillants au clair de lune.
Une contraction brutale la fit plier dans son rêve; elle allait cueillir le fruit de ses amours. Le ciel flamboyant au coucher du soleil s’était déjà drapé de multiples étoiles pour fêter l’enfant, Paulinius dit Popo.
Ce petit fils d’esclave soufflerait un vent de justice et de liberté sur les plantations de Vieux-Zhabitants et sur l’archipel tout entier. Elle en était persuadée. Leurs ancêtres vendus avaient caché dans les plis de leur mémoire perdue leur acte de naissance. Le temps de crier jusqu’au mutisme pour survivre était derrière eux. Toute la souffrance du monde n’est pas obligée de retenir sa lave brûlante jusqu’à la déraison. Le volcan crache les forces qui l’ont contraint;"

Extrait de La légende de Popo Alex J. Uri aux éditions Fortuna. décembre 2017

Alex J. URI  est un journaliste d’origine guadeloupéenne. Il est rédacteur en chef à la direction de l’information régionale au siège de France Télévisions. Il s’est également spécialisé dans l’étude de la musique noire sur laquelle il a coécrit un ouvrage de référence.







lundi 9 janvier 2017

La légende de Popo d'Alex J. URI aux éditions FORTUNA



La légende de Popo

Dans la Caraïbe, comme dans le reste du monde, le XIXe siècle a vu se décliner les abolitions de l’esclavage.Pour les anciennes puissances coloniales, l’Angleterre, la France, l’Espagne, le Portugal, il s’agissait d’un enjeu économique, social et politique. La légende de Popo illustre ainsi l’émancipation progressive des populations dans le territoire insulaire de la Guadeloupe au coeur des influences croisées de l’Afrique,de L’Europe et de l’Inde. Le scénario de la conquête des libertés et de l’amélioration des conditions de vie pour les descendants des anciens esclaves prend une dimension universelle. La Guadeloupe va ainsi se libérer de ses chaînes pour ancrer son archipel dans le monde. C'est dans ce contexte que s'inscrit la légende de Popo aux éditions Fortuna.


" Il est des désirs que rien ne saurait contraindre, il est des passions que rien ne peut éteindre (…) celle de dire des histoires, qu’elles soient vraies ou imaginées semblent pour Alex Uri d’une absolue nécessité.
Alex Uri est un conteur. Il crée la surprise, mais on ne s’attend pas à le trouver là, derrière ces destins imaginés, derrière cette légende, à travers Paulinius dit Popo, petit-fils d’esclave, ses dires et ses actes »
George Pau-Langevin
Ministre des Outre-mer
14 octobre 2015











« Ainsi se forme une nouvelle société porteuse des éléments de la culture traditionnelle mais aussi des éléments de la culture urbaine moderne, une synthèse de plusieurs cultures, où les cultures européennes se mêlent à celles africaine, amérindienne, indiennes et orientales. Dans ce contexte où des forces sociales nouvelles dynamisées par la liberté, cherchent à conquérir leur place, la violence issue du système esclavagiste, les croyances et religions des sociétés non occidentales sont encore présentes, alors que l'ex-société esclavagiste produit de nouvelles relations humaines, de nouvelles solidarités, de nouvelles manières de penser et d'agir, de nouvelles connaissances techniques, autant de facteurs qui portent les germes d'une culture en devenir.
C'est dans ce contexte que naissent et évoluent les personnages tels que Paulinius, Emile, Félicie... si authentiques, si attachants, si proches...narrés avec un rare talent de conteur créole par Alex Uri! »

Jean CRUSOL
Auteur de "Les ïles à Sucre: de la Colonisation à la Mondialisation" Ed les Perséïdes" Paris 2015.










    



La légende de Popo