Les chiens jacassent
Que les chiens qui aboient chaque fois que je passe,
Se contentent de baver car, leurs maîtres, je les regarde en face.
Moi-même, je me transforme en gros chien puissant grâce à ceux qui trépassent
C’est là mon impertinence pour que tu fasses pénitence.
Je ne suis plus une caravane d’esclaves en fuite
Après lesquels, il faut lâcher les chiens.
Comment alors comment me protéger les fesses contre des dents voraces ?
C’est révolu le temps où tu me faisais courir.
A la télévision, tous les jours, ils meurent pour se libérer.
On les enterre pour l’égalité.
On les pleure pour la fraternité.
Mourir pour la liberté.
Mourir de désarroi.
Mourir de désespoir.
Mourir sans argent.
Mourir de douleur
Mais mourir de bonheur
Et croyez-le, de bonne humeur
Car là haut au paradis,
C’est du moins ce qu’ont dit,
On mange et on boit comme on veut.
Si on l’on en croit Adam et Eve,
Tout se passe sans chemise et sans pantalon,
De go-go girls on en a point besoin
Car tout est là à portée de main.
Avec ton compte en banque qui enfle, tu ne veux plus que je respire.
Tu es bien décidé à faire la politique du pire.
Tu es si actif que ton nuage est aujourd’hui devenu radioactif.
Morts de faims ou de violences, nous gonflons le ventre du désert
Et nous pourrissons dans les charniers à ciel ouvert.
Je préfère encore l’enfer vert
Mais je sais que tu veux en faire une centrale nucléaire.
Tu nous prépares ainsi le concours du monstre le plus beau
Les temps changent mais demeure ton esthétique horrible.
Des monstres, il y en beaucoup et ils meurent même dans leur lit
C’est comme les salauds, on leur donne même la légion d’honneur
Parce ce qu’ici bas, nous semblons perdre le sens de la laideur.
Pour l’instant, ne vous en déplaise, je vous parle
De ce grand nègre que je n’ai vu qu’une fois,
Il connaissait la césure mais il a pris le repos éternel
C’était un magicien des mots et de la négritude.
A genoux, Maître ! Tu vas dire avec moi le de Profundis,
Pour que les vers d’Aimé et que la vie de Césaire soient éternels.
Tu vas leur dire, à tes chiens qui jacassent,
que ce n’est que notre cercueil qui passe.
Je ris à gorge déployée parce que nous sommes devenus immortels
Or, pour toi, un tsunami arrive …Et tu ne le sais pas.
Alex J. URI
Paris 5 avril 2011
J'en reste toute ébaubie
RépondreSupprimerTellement c'est bien dit
et avec autant d'esprit!
Irène
Les chiens jacassent et tout ce qui fait l'homme trépasse ...
RépondreSupprimerce n est pas la première fois que je le lis , déjà je l'avais trouvé si bien tourné, là on le relisant je reste bouche bée, il a été quelque peu modifié mais à son avantage avec la magie des mots et de la négritude. Dignité et respect . très bien Alex
RépondreSupprimerNanadydy