mardi 5 avril 2011

Les chiens jacassent


 Les chiens jacassent

Que les chiens qui aboient chaque fois que je passe,

Se contentent de baver car,  leurs maîtres, je les regarde en face.

Moi-même, je me transforme  en gros chien puissant grâce à ceux qui trépassent

C’est là mon impertinence pour que tu fasses pénitence.

Je ne suis plus une caravane d’esclaves en fuite

Après  lesquels, il faut lâcher les chiens.

Comment alors comment me protéger  les fesses contre des dents voraces ?

C’est révolu le temps où tu me faisais courir.

A la télévision, tous les jours, ils meurent  pour se libérer.

On les enterre pour l’égalité.

On les pleure pour la fraternité.

Mourir  pour la liberté.

Mourir de désarroi.

Mourir de désespoir.

Mourir sans argent.

Mourir de douleur

Mais mourir de bonheur

Et croyez-le, de bonne humeur

Car là haut au paradis,

C’est du moins ce  qu’ont dit,

On mange et on boit comme on veut.

Si on l’on en croit Adam et Eve,

Tout se passe sans chemise et sans pantalon,

De go-go girls on en a point besoin

Car tout est là à portée de main.

Avec ton compte en banque qui enfle, tu ne veux plus que je respire.

Tu es bien décidé à faire la politique du pire.

Tu es si actif que ton nuage est aujourd’hui devenu radioactif.

Morts de faims ou de violences, nous gonflons  le ventre du désert 

Et nous pourrissons dans les charniers à ciel ouvert.

Je préfère encore l’enfer vert

Mais je sais que tu veux en  faire  une centrale nucléaire.

Tu   nous prépares ainsi  le concours du monstre  le plus beau

Les temps changent mais demeure  ton esthétique horrible.

Des monstres, il y en beaucoup et ils meurent même dans leur lit 

C’est comme les salauds, on leur donne même la légion d’honneur

Parce ce qu’ici bas, nous semblons  perdre le sens de la laideur.

Pour l’instant, ne vous en déplaise, je vous parle

De ce grand nègre que je n’ai vu qu’une fois,

Il connaissait la césure mais il a pris le repos éternel

C’était un magicien des mots et de  la négritude.

A genoux, Maître ! Tu vas dire avec moi le de Profundis,

Pour que les vers d’Aimé et que  la vie de Césaire soient éternels.

Tu vas leur dire, à tes chiens qui jacassent,

que ce n’est que notre  cercueil qui passe.

Je ris à gorge déployée  parce que nous sommes devenus immortels

Or, pour toi, un tsunami arrive …Et tu ne le sais pas.

Alex J. URI
Paris 5 avril 2011


  


3 commentaires:

  1. J'en reste toute ébaubie
    Tellement c'est bien dit
    et avec autant d'esprit!

    Irène

    RépondreSupprimer
  2. Les chiens jacassent et tout ce qui fait l'homme trépasse ...

    RépondreSupprimer
  3. ce n est pas la première fois que je le lis , déjà je l'avais trouvé si bien tourné, là on le relisant je reste bouche bée, il a été quelque peu modifié mais à son avantage avec la magie des mots et de la négritude. Dignité et respect . très bien Alex
    Nanadydy

    RépondreSupprimer