"La médaille du déshonneur"
Alexander &Teresa (saison 02)
La médaille du déshonneur 1/3
« Les rêveries tropicales d’Alexander »
Alexander & Teresa (saison 02) by Alex J. URI
« Toute ressemblance avec des évènements ou des personnes ayant existé ne serait que fortuite et pure coïncidence ».
« Tous ceux qui gouvernaient de fait et qui faisaient la pluie et le beau temps dans les îles étaient présents à cette cérémonie ou y avaient délégué un représentant. Le buffet se distinguait par son allure présidentielle. Un haut fonctionnaire qui aurait pu être le fils métis d’un Président africain officiait. Il faisait le panégyrique d’un homme qui, pourtant, se vantait d’être plus important, plus influent que tous les élus basanés de ces territoires là. En face de lui, cet homme le regardait d’un air triomphant mais écoutant les mensonges que lui-même avait écrits.
Le prix de son costume valait la bourse annuelle d’un étudiant ou pouvait nourrir plusieurs familles nombreuses sous les tropiques. Il savait que je ne supportais pas l’indécence de son attitude mais Il avait l’assurance que je ne pouvais pas en faire état,sans risquer des représailles. Je me demandais pourquoi il m’avait fait inviter à cette mascarade. Finalement, j’ai réalisé que mon absence aurait suscité des interrogations chez ses invités, triés sur le volet. Elles auraient pu entacher le vernis démocratique et pluriel de sa réunion festive. Je sentais l’argent à tous les coins de la pièce et je repérais les traces de la richesse mal acquise, un peu comme quand on couche avec sa servante sans avoir le temps de se rhabiller convenablement.
J’étais assis au fond de la salle de l’hôtel et dans mon champ visuel, il y avait des coupes de champagne qui pétillaient et débordaient. Les bulles babillaient dans les verres en cristal comme si elles se racontaient une histoire qu’elles n’arrivaient pas à terminer. Curieusement, elles avaient la faculté de se la transmettre avant qu’une main gourmande vienne se saisir du verre pour le porter à des lèvres impatientes. Pendant que certaines venaient tapisser l’estomac voir la panse de ces messieurs de la plantation, d’autres, posées sur la table, transmettaient l’information pour qu’elle arrivât sur les bonnes papilles.
Je ne sais pas si mon père était mort d’avoir ingurgité un pesticide, ce poison à faible dose mais le produit utilisé dans les bananeraies, lui avait contaminé les organes puis ses viscères avaient implosé.
Vous me direz qu’il avait respiré du gaz dans les tranchées, tout cela pour des libertés qu’on affichait mais dont il n’avait jamais eu le temps de jouir. Sur ce dernier point, Il expliquait que les réflexes de l’économie de plantation avaient marqué les esprits. Expression élégante pour dire que l’esclavage, bien qu’aboli, avait laissé de terribles séquelles dans le développement durable des ex-colonies et de leurs populations « départementalisées … ».
Alexander & Teresa (saison 02) by Alex J. URI
« Toute ressemblance avec des évènements ou des personnes ayant existé ne serait que fortuite et pure coïncidence ».
« Tous ceux qui gouvernaient de fait et qui faisaient la pluie et le beau temps dans les îles étaient présents à cette cérémonie ou y avaient délégué un représentant. Le buffet se distinguait par son allure présidentielle. Un haut fonctionnaire qui aurait pu être le fils métis d’un Président africain officiait. Il faisait le panégyrique d’un homme qui, pourtant, se vantait d’être plus important, plus influent que tous les élus basanés de ces territoires là. En face de lui, cet homme le regardait d’un air triomphant mais écoutant les mensonges que lui-même avait écrits.
Le prix de son costume valait la bourse annuelle d’un étudiant ou pouvait nourrir plusieurs familles nombreuses sous les tropiques. Il savait que je ne supportais pas l’indécence de son attitude mais Il avait l’assurance que je ne pouvais pas en faire état,sans risquer des représailles. Je me demandais pourquoi il m’avait fait inviter à cette mascarade. Finalement, j’ai réalisé que mon absence aurait suscité des interrogations chez ses invités, triés sur le volet. Elles auraient pu entacher le vernis démocratique et pluriel de sa réunion festive. Je sentais l’argent à tous les coins de la pièce et je repérais les traces de la richesse mal acquise, un peu comme quand on couche avec sa servante sans avoir le temps de se rhabiller convenablement.
J’étais assis au fond de la salle de l’hôtel et dans mon champ visuel, il y avait des coupes de champagne qui pétillaient et débordaient. Les bulles babillaient dans les verres en cristal comme si elles se racontaient une histoire qu’elles n’arrivaient pas à terminer. Curieusement, elles avaient la faculté de se la transmettre avant qu’une main gourmande vienne se saisir du verre pour le porter à des lèvres impatientes. Pendant que certaines venaient tapisser l’estomac voir la panse de ces messieurs de la plantation, d’autres, posées sur la table, transmettaient l’information pour qu’elle arrivât sur les bonnes papilles.
Je ne sais pas si mon père était mort d’avoir ingurgité un pesticide, ce poison à faible dose mais le produit utilisé dans les bananeraies, lui avait contaminé les organes puis ses viscères avaient implosé.
Vous me direz qu’il avait respiré du gaz dans les tranchées, tout cela pour des libertés qu’on affichait mais dont il n’avait jamais eu le temps de jouir. Sur ce dernier point, Il expliquait que les réflexes de l’économie de plantation avaient marqué les esprits. Expression élégante pour dire que l’esclavage, bien qu’aboli, avait laissé de terribles séquelles dans le développement durable des ex-colonies et de leurs populations « départementalisées … ».
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