mercredi 19 novembre 2014

Mon plus bel été indien






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Mon plus bel été indien

Par un matin d’automne,  je voyais votre image dans ses feuilles qui tapissaient la pelouse de l’hôpital. Tout en marchant,  je m’amusais à faire un fondu enchaîné avec les autres souvenirs que j’avais de vous. J’admirais l’arbre qui perdait ses feuilles en catimini  et qui devait bien pleurer de se sentir dénudé tout en décorant le sol  d’une saison jouissant de la débauche de ses couleurs. 

Avec le soleil coquin et un tantinet provocateur, j’avais l’impression d’être séduit par l’été indien avant l’hiver. Comme  mes  amis indiens d’Amérique, la nature m’indiquait ainsi  le moment de chercher le bois      et la tente qui me chaufferaient  quand la terre subirait  le froid et que tout germerait  sous les feuilles, devenues nourricières d’un utérus prometteur du printemps

J’étais  comme un fœtus  bercé dans votre ventre  et ressentant les chaleurs de vos envies de femme enceinte. J’ai encore bien inscrit dans mes cellules le désir impétueux de ma mère  de manger des vivaneaux, ces poissons rouges tropicaux, synonymes, dans nos menus,  de plaisir, de joie et de richesse.
Alors j’ai ressenti le cordon ombilical, invisible et extensible, qui me reliait à vous. Je cherchai à vous voir, à vous revoir, à rire avec vous, à surveiller le moindre petit coin de votre chair qui me donnerait du stress et réveillerait  un appétit de fin gourmet.
Nos esprits cohabitent déjà nuit et jour et jouent à cache cache. Ils ondulent.

Je suis venu vous rendre visite pour ne plus repartir sans vous. C’est  un cadeau du Père Noël que vous pouvez toujours refuser. Je vous conseille de l’ouvrir et d’y goûter…il y aura des réjouissances à la carte, des fêtes à géométrie variable, de l’amour en pleine transition énergétique et surtout, du bonheur à développement durable.

Extrait de Princesse « S » by Alex J. URI

Paris le 19 novembre 2014

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