mercredi 27 juillet 2011

L'oreiller soliloque





L'oreiller soliloque



Tes paroles ont fait des écorchures sur mon épiderme. J’aurais tant aimé être cet homme à la peau de sapotille qui t’a conduit à perdre la raison une heure durant  et qui a fait chalouper tes hanches dans un ballet divin. Dans quelle faille s’est-il engouffré pour que tu t’abandonnes  presque comme si tu avais inhalé son opium.  Quelle brèche a –t-il créé ou as-tu ouverte pour qu’il s’infiltre dans tes pores? Quelles fissures ton corps a-t-il affiché pour  qu’il se croit  maître de ton espace ?

Qu’as-tu de si envoûtant pour qu’ils se mettent  tous à  te suivre comme des fous?  Et pourtant, tu n’as jamais voulu céder au diktat de tes  envies. L’alchimie de tes sentiments, de tes pulsions, de tes  viscères  est -elle si complexe  pour te rendre en apparence si mystérieuse?

Oui, je t’interpelle. Je veux que tu apprennes à m’aimer avec ton âme,  ton esprit et ton corps. Je m’intéresse à tes neurones car elles seules pourront réveiller les parties endormies de ton anatomie, irradier les espaces anesthésiés de ta matière grise. Quand tu n’es pas là, je te sens dans ma cuisine en train de me préparer le thé.

Sous ma couette fleurie, je sens l’odeur de tes aisselles qui  irrigue mes narines. C’est comme cela que tu commences à m’envahir.  Tu as fui chaque fois  que tu pouvais t’abandonner. Alors, tu devrais aujourd’hui  réapprendre à te parler, à penser à toi,  à te regarder, à te mettre comme le penseur de RODIN pour que j’aille, moi,  au-delà de ta sculpture.

Sous ma  couette parsemée de fleurs tropicales, mon nez flaire mes draps à l'image du tigre  enveloppé par un rideau  d’arbres et  de feuilles à la recherche d’une proie tant convoitée. Ma langue est impatiente de te lécher la nuque mais pour l’instant elle n’a que mes lèvres desséchées car je suis tout essoufflé de nous imaginer  dans un corps à corps endiablé. Sous ma couette bourrée de plumes, j’ai l’impression que tu viens te caler sur  ma main qui te cherche et te caresse

Peux-tu me dire comment tu te sentais, prête à t’offrir sans aucune résistance? Je ne le dirai à personne, sinon à mon oreiller qui parle déjà de toi, toute la nuit,  en soliloque.

©2011 Alex J. URI  l'oreiller soliloque

1 commentaire:

  1. Une réflexion qui devient une attente avec tant d'images dans la tête; je pense que l'homme a ce genre d'imaginations érotiques qui lui permet d'espérer, de croire et même de les vivre. enfin poème délicat, et qui je pense trouvera réponse même dans ses rêves. Nanadydy

    RépondreSupprimer