mardi 14 octobre 2014

Des orages dans la tête






Des orages dans la tête

J’ai des orages dans la tête quand arrive la tempête. L’océan furieux déclare la guerre au rivage. Les vagues ayant le mal de mer vomissent leurs algues sur le sable détrempé.
Le ciel bleu fait alors grise mine. Les nuages sont brusquement atteints d’une folie universelle. Ils s’accumulent et prennent  avec les vents sculpteurs toutes les formes possibles pour nous donner le vertige.
Je ne vois plus aucune tige dans le brouillard qui s’épaissit. La route asphaltée disparaît dans la brume. Le manguier feuillu et impérial n’est plus qu’un fantôme qui s’est saoulé au rhum agricole. La distillerie tout proche laisse échapper les vapeurs du vesou que charrie au loin la brise 
effrénée.
La nuit est presque tombée avant l’heure dans l’après midi. L’archipel vit au ralenti. Les averses raisonnent dans notre case en tôle. La rivière est sortie de son lit mais nous sommes bien au chaud sous nos couvertures. Enlacés, nous sommes  et  pour nous réchauffer, nous faisons comme les sangsues accrochés aux roches dans des cours d’eaux en furie.
Dehors des vents soufflent avec force mais dans la chambre, au fond de nous, quelque chose à l’image d’une tornade commence à nous agiter. Je sens les jambes d’Alexander donnant quelques coups de boutoir aux miennes. La petite case résiste et les tôles gémissent  à la pression répétée de ce tourbillon inattendu. Me voilà bercée dans une sorte d’insomnie rebelle et   voluptueuse…

Les rêveries tropicales d’Alexander
Alex J. URI

Paris le14 octobre 2014






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