lundi 13 octobre 2014

Le cœur ailé d'Anjika





Baie des Saintes
Terre-de-Haut
GUADELOUPE







Le cœur ailé d’Anjika

C’était Lui son refuge, le seul qui lui restait. Ses amis avaient fait fortune et malgré tout, ils faisaient des comptes d’apothicaire. Ils contemplaient tous les biens qu’ils avaient pu amasser, parfois en pactisant avec le Diable. Sa compagne l’avait trahi pour lui extorquer une partie de ce qu’il avait gagné à la sueur de son front et en défendant les intérêts des paysans. Son environnement humain empestait mais il supportait l’odeur des ordures comme un éboueur à temps partiel…

  Alexander apparaissait comme ce brillant cavalier hittite envoyé, pour qu’il mourût sur le champ de bataille, par le roi David qui convoitait son épouse. Il avait le sens du devoir, de la loyauté et des responsabilités. Il avait accepté travailler à l’étranger pour nourrir sa famille. Cette dernière avait été livrée, en catimini, à des « chacals » en son absence…
…Et pourtant, tout avait été, pour Alexander, à portée de mains- le pouvoir, l’argent, le sexe. Avec ces clés là, les portes étaient souvent pressées de s’ouvrir et les paravents toujours disposés à se déplier...
…Alexander fut transporté dans son sommeil près d’une rivière au sein d’une bananeraie. Pendant trois jours il mangea 12 bananes tigrées bénies qu’il trouva au pied d’un manguier. Dans la nuit du troisième jour, un halo de lumière se forma dans la rivière et de l’eau qui ondulait émergea une sorte de jeune vierge en sari avec de longs cheveux noirs. Elle semblait couverte d’une pellicule d’or qui se dispersa en fine poussière. Elle s’agenouilla et se pencha vers lui, caressant sa tête. Ensuite elle posa sa bouche ourlée sur le pavillon de son oreille gauche…
…Il y avait en elle une jeune femme qui n’avait pas eu la chance de grandir et à qui on avait interdit de jouir de cet amour total de manière brutale. Elle n’a pas eu le temps de donner son cœur et un fils à Alexander. En rendant l’âme, son cœur s’était envolé de sa poitrine et dès lors il se mit à errer pour retrouver la partie qui lui manquait…
Alexander se réveilla dans son lit baldaquin avec la photo d’Anjika. Il venait de parcourir des mondes intermédiaires en prenant des routes du ciel que seul, celui qu’on ne nommait point, connaissait.

Les rêveries tropicales d’Alexander by Alex J. URI 
PARIS le 11 octobre 2014










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire