lundi 6 octobre 2014

Paroles sous les tropiques









Paroles sous les tropiques



« Mon amour sauvage,

Je m’en veux de ne pas vous avoir appelée cette semaine. Pourtant, j’avoue que j’ai imaginé les scénarios de nos futurs rendez-vous au restaurant près de la plage mais surtout dans ma case en tôle. Au milieu de la bananeraie, elle est perchée sur une des collines qui s’enroulent jusqu’à la montagne. A l’intérieur j’ai embelli le lit à baldaquin de Man’Nor pour vous accueillir. 

Un foulard avec notre végétation tropicale attend de caresser votre dos qui m’incite au pêché. Il est imprimé d’un motif représentant des feuilles de palmier de mon enfance et de couleurs différentes. Les nuages à l’horizon, nous préparent un concert sur le toit avec la pluie qui, sans complexe, s’y libère. Le vent se lève et chatouille déjà les plantes capricieuses et plantureuses. Les averses se jettent dans les bras du bananier comme vous et moi en train de danser. Le bal des doudous peut alors commencer pour le plus grand bonheur de nos hanches.

Comme vous le voyez, j’ai pensé à vous à plusieurs reprises. Pensées chaleureuses et imagination fertile. Et vous, trop occupée, vous n’auriez pas eu, semble-t-il, le temps de me consacrer une petite attention. Tout cela déclenche en moi des sourires de mangue et des rires de noix de coco. Le stress, je vous le rappelle, est le mal de cette civilisation. On remplit son agenda et on oublie parfois l’essentiel, alors qu’on a la poitrine en feu. Le cœur s’affole en catimini pour celui qu’on aime mais on résiste encore pour quelques dollars de plus et pour une reconnaissance hypocrite.


J’ai eu l’expérience que la vie ne tient qu’à un fil. Cette sensation vous ébranle et vous transforme. C’est là que Dieu vous parle dans le silence et que sa parole devient silence .Alors, je suis heureux d’être en vie et de vous avoir rencontrée. Madame, auriez-vous la gentillesse de me donner de vos nouvelles ? Je dois vous révéler un secret en trois mots. J’entends sonner l’Angélus. Bonne journée.
Alexander. » 
Les rêveries tropicales d’Alexander by Alex J. URI 
Paris le 7 juillet 2014

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