Alexander et Teresa
Feuilleton été 2012
Episode 09
« L’amour en otage »
Teresa est toujours à la Réunion. Les paysages sont magnifiques. Elle a les yeux pleins d’images et la tête de souvenirs. Quand elle rentrera à Paris, elle demandera à Alexander qui a séjourné dans cette belle île de la raconter car, elle en est persuadée, il le fera mieux qu’elle. Alexander faisait partie de l’équipe de télévision, chargée de couvrir la visite du Pape Jean-Paul 2 dans une terre française de laïcité. Cette île fait figure d’exemple en matière de diversité culturelle et religieuse. Elle abrite une société à l’image d’un patchwork avec ses atouts, ses fragilités mais surtout son harmonie. Elle est belle mais peut être rebelle car là on peut tutoyer les entrailles de la Terre. Alexander adore les volcans. Le Piton de la Fournaise qui cumule à 2632 mètres d’altitude affiche une gerbe de laves et des décors fantastiques, cinématographiques.
Teresa regrette qu’Alex ne soit pas à ses côtés. Mais, elle a beau faire, son bien-aimé occupe toutes ses pensées.
La nuit tombée, en rentrant de ses inoubliables randonnées, le corps revigoré par ces huiles au parfum envoûtant, elle aime se parer de ces draps de soie qui gardent encore la trace de leurs étreintes passionnées. Et là, toute nue, lovée comme une lionne prête à s’offrir à son prince, elle relit les poèmes et les textes de son Alexander. Elle les trouve magnifiques. Ils sont pour la plupart remplis de cet amour si profond qu’il porte à sa terre Karukéra qui l’a vu naître.
Cela l’émeut beaucoup. Elle en serait presque jalouse. Elle a noté que dans ses derniers textes, il parle de choses graves, de malheurs, de blessures, de larmes. Tout cela fait la vie et si il veut en parler, elle ne lui en voudra pas. Il le fait d’ailleurs avec brio, élégance, délicatesse et poésie.
Quant à elle, elle a eu tellement peur quand elle a appris que son bien-aimé avait séjourné aux urgences d’un hôpital parisien, que maintenant, elle a envie de ne plus détourner son regard des vraies sources de richesse et de beauté de la vie.
Elle sait que le temps presse et que c’est maintenant qu’il faut apprendre à se réconcilier avec ce qui fait le sens profond de l’existence. Elle veut s’amuser de tout avec enthousiasme et bienveillance. Elle veut s’émouvoir devant un sourire, un rire d’enfant, un chant d’oiseau, le bruit du vent dans les filaos, le craquement des branches sous le souffle des alizés, les senteurs de vanille, de cannelle, de mangue et de goyave
Elle veut aimer son Alexander sans retenue, sans engagement, sans enjeu car avec lui elle apprend lentement la liberté d’être qui vous ouvre le chemin du divin en soi. Il serait temps pour elle d’aller à la rencontre de l’inconnue qui se cache en elle, de découvrir enfin tout ce qu’elle
ne connaît pas encore d’elle. Ô oui ! Alexander l’y aide mais il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir toute seule.
Souvent, nous nous nourrissions d’illusions sur ce qui est essentiel. Cela nous confine dans nos peurs, nos angoisses, nos malaises. L' important c’est de se sentir en lien avec l’autre, avec l’univers, des liens qui donnent du sens à notre existence, à notre histoire. Or Teresa s’est engagé dans un choix cornélien. Elle aime par-dessus tout Dieu. Alexander, bien qu’enraciné dans la même religion, ne comprend toujours pas ses raisonnements alambiqués d’un amour, devenu otage.
(Paris le 31 juillet 2012
Alex J. URI )
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Teresa est toujours à la Réunion. Les paysages sont magnifiques. Elle a les yeux pleins d’images et la tête de souvenirs. Quand elle rentrera à Paris, elle demandera à Alexander qui a séjourné dans cette belle île de la raconter car, elle en est persuadée, il le fera mieux qu’elle. Alexander faisait partie de l’équipe de télévision, chargée de couvrir la visite du Pape Jean-Paul 2 dans une terre française de laïcité. Cette île fait figure d’exemple en matière de diversité culturelle et religieuse. Elle abrite une société à l’image d’un patchwork avec ses atouts, ses fragilités mais surtout son harmonie. Elle est belle mais peut être rebelle car là on peut tutoyer les entrailles de la Terre. Alexander adore les volcans. Le Piton de la Fournaise qui cumule à 2632 mètres d’altitude affiche une gerbe de laves et des décors fantastiques, cinématographiques.
Teresa regrette qu’Alex ne soit pas à ses côtés. Mais, elle a beau faire, son bien-aimé occupe toutes ses pensées.
La nuit tombée, en rentrant de ses inoubliables randonnées, le corps revigoré par ces huiles au parfum envoûtant, elle aime se parer de ces draps de soie qui gardent encore la trace de leurs étreintes passionnées. Et là, toute nue, lovée comme une lionne prête à s’offrir à son prince, elle relit les poèmes et les textes de son Alexander. Elle les trouve magnifiques. Ils sont pour la plupart remplis de cet amour si profond qu’il porte à sa terre Karukéra qui l’a vu naître.
Cela l’émeut beaucoup. Elle en serait presque jalouse. Elle a noté que dans ses derniers textes, il parle de choses graves, de malheurs, de blessures, de larmes. Tout cela fait la vie et si il veut en parler, elle ne lui en voudra pas. Il le fait d’ailleurs avec brio, élégance, délicatesse et poésie.
Quant à elle, elle a eu tellement peur quand elle a appris que son bien-aimé avait séjourné aux urgences d’un hôpital parisien, que maintenant, elle a envie de ne plus détourner son regard des vraies sources de richesse et de beauté de la vie.
Elle sait que le temps presse et que c’est maintenant qu’il faut apprendre à se réconcilier avec ce qui fait le sens profond de l’existence. Elle veut s’amuser de tout avec enthousiasme et bienveillance. Elle veut s’émouvoir devant un sourire, un rire d’enfant, un chant d’oiseau, le bruit du vent dans les filaos, le craquement des branches sous le souffle des alizés, les senteurs de vanille, de cannelle, de mangue et de goyave
Elle veut aimer son Alexander sans retenue, sans engagement, sans enjeu car avec lui elle apprend lentement la liberté d’être qui vous ouvre le chemin du divin en soi. Il serait temps pour elle d’aller à la rencontre de l’inconnue qui se cache en elle, de découvrir enfin tout ce qu’elle
ne connaît pas encore d’elle. Ô oui ! Alexander l’y aide mais il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir toute seule.
Souvent, nous nous nourrissions d’illusions sur ce qui est essentiel. Cela nous confine dans nos peurs, nos angoisses, nos malaises. L' important c’est de se sentir en lien avec l’autre, avec l’univers, des liens qui donnent du sens à notre existence, à notre histoire. Or Teresa s’est engagé dans un choix cornélien. Elle aime par-dessus tout Dieu. Alexander, bien qu’enraciné dans la même religion, ne comprend toujours pas ses raisonnements alambiqués d’un amour, devenu otage.
(Paris le 31 juillet 2012
Alex J. URI )
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