jeudi 9 août 2012

Alexander et Teresa " la parole de Dieu"

Alexander et Teresa
Feuilleton été 2012 .
Episode 04
"La parole de Dieu"
Pour des raisons que, pour l’instant, il ne cherche pas à comprendre, Alexander a décidé d’écrire un document après avoir posté sur un réseau social "The preacher...
’s wife", un clip vidéo avec Whitney Houston. Il avait également reçu un message de Teresa qu’il aimait beaucoup mais qui s’ingéniait à lui dire qu’elle ne l’aimait pas. Le 11 février , elle a émis le vœu que Notre Dame Lourdes, honorée ce jour là, puisse le prendre avec sa famille sous manteau. Teresa quitte l’église Saint Pierre et Saint Paul aux Antilles et se souvient de sa rencontre avec Alexander à Paris.
La parole de Dieu


Un jour, je fis une rencontre que je n'arrivais pas à comprendre. J'avais fait le deuil du désir et je m'étais mis au service de Dieu. Ce jour là, il se passa quelque chose entre cet homme et moi, à l'église même et pendant la messe. J'entendis le feu de ses yeux.

En l'espace de 90 jours, Alexander me proposa trois choses que je refusai pour de bonnes ou de mauvaises raisons: une prière, un chapelet, un pèlerinage. Pour ne pas me perdre, il ne fit pas l'amour avec moi, alors qu'il semblait vouloir me dévorer, alors même que je lui en avais offert l'opportunité, c’est vrai une seule fois.

Il parlait parfois avec beaucoup de certitudes sans chercher à démontrer. Je ne lui donnais pas l’impression de m’intéresser aux souffrances dont il voulait me parler. Il voulait me rendre visite pour mettre sa tête sur mon épaule et une fois de plus, je rejetai sa proposition toujours pour de bonnes et de mauvaises raisons.
Alexander ne cessait de me dire qu'il m'adorait et qu'il m'aimait mais moi, fière de ma congruence, je faisais la sourde oreille. Et pourtant, je n'avouais que sur le bout des lèvres que j'étais attaché à lui mais que je n'aimais que celui, le Christ, que j'avais rencontré. Il ne comprenait pas pourquoi mon Amour pour Dieu qu'il partageait absolument pouvait être un obstacle à notre amour à nous.

Il avait bien du mal à comprendre mes refus, alors que je ne cessais de me référer à la parole de Dieu. Je ne rendais pas compte que je lui parlais comme si moi j'étais pure et que lui était bourré d'impuretés. J'avais un discours et un positionnement que je devais défendre à tout prix.

Mes trois refus l'avaient beaucoup affecté et je ne m’en étais pas aperçue. Il me disait " les mots m'échappent parce que je veux pas vous égratigner". Je ne voulais pas accepter que ce que je ressentais pour se révélait plus profond que je ne le pensais. J'avais toujours besoin de tout maîtriser mais lui c'était un conquérant. J'avais peur de moi et pour me protéger de lui, mes propos étaient blessants. Je me contentais de le renvoyer avec ses désirs. Je l'accusais même de m'avoir entraînée dans une forme de luxure. Pourtant sans qu’il intervienne, mon corps se réveillait à distance. Quand je priais, il s’infiltrait dans mes pensées et je l’y associais. Quand il m’envoyait un message d’amour, je ne répondais pas sur le même ton pour le décourager. Il recommençait le lendemain. Selon lui, ma raison avait détourné le message que mon cœur avait écrit. Il m’appelait par mon prénom parce que je l’exigeais. Rien ne le démobilisait. Son amour avait besoin de m’interpeller avec des noms de fruits exotiques ou d'animaux sauvages illustrant  ses  sentiments ou ses sensations..
C’était un enfant gâté. Il osa me dire que je ne priais pas assez pour lui. Cela ne le gênait pas me faire ce type de réclamation comme si j’étais une religieuse à son service. C’est vrai que dans sa jeunesse, elles semblaient lui avoir fait des confidences. Tout le couvent priait pour lui. Elle voyait déjà en lui un prêtre, leur prêtre à elles devant qui elles n’auraient même plus besoin de se confesser. Voilà ce que j’avais en face de moi. Quel capricieux ! A la messe avec moi, il était dissipé. Il n’avait jamais le missel ouvert à la bonne page pour suivre l’office. J’échangeais le mien déjà repéré contre le sien. Il fallait de surcroît lui montrer du doigt à quel ligne se trouvait le chœur. Alors, il se mettait à fredonner un air loin d’être au diapason de l’hymne chanté. Il ne se mettait jamais à genoux au bon moment. Il avait son rythme à lui comme s’il assistait à une autre messe. Il semblait prendre du plaisir à se rendre à l'église avec moi. Cela m'amusait car par ce biais il cherchait à occuper à la fois mon espace et mon esprit.Quand la messe était terminée, il avait un regard de fauve qui prenait le temps de me lécher. J’avoue que je sentais une chaleur qui m’enrobait doucement tout le corps.

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