samedi 11 août 2012

Alexander et Teresa "les amours blessées de Teresa"







Les amours blessées de Teresa

Episode 15

Révéler à Alexander les sentiments qu’elle sentait surgir en elle   pour lui, avait dans le même temps réveillé les blessures d'amour de Teresa. Cet amour naissant la mettait, une fois de plus, face à elle-même et à ses vieux démons. Elle avait beau les avoir débusqués et apprivoisés, il s'en fallait bien peu pour qu'ils reprennent leurs masques menaçants, la jetant  dans un certain trouble. Cependant, elle les considérait comme de nécessaires alliés. En effet, ils   l'avaient très tôt, dans sa vie, mené sur des chemins de spiritualité.

Aujourd'hui, Teresa avait, force prières, trouvé équilibre et sérénité mais voilà qu'un Alexander surgissant de nulle part, venait mettre en péril tout cela. Quand il n’était  pas là, ces mots sculptaient votre chair  et  ses poèmes résonnaient dans votre tête. Pourtant, elle sentait qu'il voulait l'accompagner sur des pistes qu’elle avait abandonnées. Il le lui avait dit et déjà démontré. Mais elle savait aussi, pour avoir tenté de les arpenter, que ces chemins allaient la mener tout droit vers ses fragilités, or elle voulait rester forte. Son objectif apparaissait louable et, semble-t-il, empreint de congruence. Cependant, le prix à payer c’était une inflation de son orgueil.

Et puis, cet Alexander l'avait quelque peu décontenancée par son approche purement sensuelle. Il lui clamait haut et fort son désir ardent de la posséder, sans même l'avoir rencontrée. Il avait l’audace de lui dire : « je voudrais vous voir nue. » et elle en restait bouche bée.
De plus,  il terminait souvent ses phrases par « je vous adore. »L'instant de surprise passé, cette démarche avait piqué la curiosité de Teresa. En effet, dans son appétit gourmand de la vie, elle avait vite considéré que ce nouveau "terrain de jeu" était intéressant. C'était en fait, le premier chemin qu’elle n’avait pas encore  exploré mais qu'Alexander lui proposait de parcourir. Alors, elle s'était laissée conter "fleurette érotique" au gré des échanges multiples et variés qu'ils avaient ensemble.  Cette relation, agréable et plaisante, était dénuée de toute obligation, de tout enjeu de quelque sorte que ce soit. Teresa versait volontiers dans "l'insoutenable légèreté de l'être"de Milan Kundera, cela lui convenait parfaitement et correspondait en tout point à sa maturité spirituelle.

Par ailleurs, cet état d'esprit la préservait d'elle-même. Il procurait  une certaine lucidité sur Alexander. Ainsi elle le découvrait lui et son univers, sans aucune appréhension et aussi, sans aucune illusion. Elle ne s'y trompait pas, cet Alexander était entouré et fort bien entouré ! De cela aussi, elle décidait bien vite de faire fi et même d'en tirer un certain parti. Puisqu'il aimait les femmes et qu'il en avait eues, il les connaissait donc et pourrait, de ce fait, lui en apprendre beaucoup plus sur elle-même que bien d'autres.

D'autres, elle en avait connu, pas autant qu'elle l'avait laissé penser à Alexander ou qu'il avait bien voulu le croire. C’était juste assez pour qu'elle sache, aujourd'hui qu'une relation avec un homme ne lui était guère favorable et venait mettre à mal son moi profond. Malgré tout, Alexander s'immisçait doucement dans sa vie et semblait  vouloir prendre place.

Ah non ! Elle n'allait pas se laisser faire ainsi, même s'il la surprenait souvent lorsqu'il lui exprimait avec justesse ce qu'il percevait d'elle, en formulant des souhaits. Il avait deviné qu'elle avait "quelques cordes à son arc" et n'avait cesse de lui demander de bien vouloir les exercer, comme si l'heure avait  enfin sonnée.

Térésa ne se dévoilait pas ou si peu, elle était fort touchée par cet Alexander qui faisait naître en elle un désir profond : celui de se réaliser pleinement pour continuer à être en vérité avec elle-même, avec les autres, et avec Dieu. Teresa priait sans cesse mais elle semblait entendre  les bruits de bottes de cet Alexander qui avançait  pour la conquérir. Elle avait beau le repousser, il revenait avec une tendresse qui vous tétanisait, cette tendresse là vous caressait doucement  le corps  et  par-dessus tout vous apaisait.





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